AU-DELÀ DE CETTE LIMITE
Au-delà de cette limite est une invitation à repenser les contours des pratiques artistiques et de leurs possibilités d'exposition au regard des libertés que l’on s'octroie. Les artistes, les institutions se sentaienat-il·elle·s libres de créer, de montrer ce qui ne serait pas politiquement correct, moralement établi ou encore scientifiquement prouvé ? Il semble en effet que l’éthique voire la morale joue aujourd’hui un rôle important, remplaçant la subversion ou la transgression qui apparaissaient comme des indispensables. Par ailleurs, si l’art n’est pas tenu de faire vérité, comment parvient-il au sein des processus de création jusqu’au lieu d’exposition à déjouer la censure ou plutôt à ne pas s’autocensurer au regard de problématiques sociétales qui marquent fortement la période dans laquelle il s’inscrit ?
Ainsi, de nos jours, nos sociétés sont agitées par des phénomènes qui, touchant à la nécessité de remettre au centre la place de l’altérité et la lutte contre toute forme de discrimination, peuvent être détournés et devenir eux-mêmes répréssifs. Parmi eux et sans vouloir faire d’amalgame, nous pouvons citer le post-colonialisme/décolonialisme, le « wokisme », la « cancel-culture » ou encore la post-vérité.
Plus que jamais, il paraît nécessaire d’observer de quelle manière l’artiste, le·la commissaire d’exposition, le·la critique, l’institution s’emparent ou subissent ces phénomènes sociétaux. L’art, nous en sommes convaincu·e·s, est plus que j’aimais le lieu où peuvent s’exprimer des visions non caricaturales, porteuses de nuances constructives. Néanmoins, dans quelle mesure l'y autorise-t-on ou se l’autorise-t-il·elle ?
Ce numéro de la revue Facettes souhaite donner la place à des contributions qui sauront prendre position face aux problématiques soulevées grâce à des propositions contextualisées.
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