Rendez-vous à Keur le mardi 28 juin à 18h pour une séance d’arpentage proposée et animée par Lydia Amarouche autour de l’exposition d’Eden Tinto Collins. La lecture portera sur
Glitch Feminism: A Manifesto de Legacy Russell, publié en 2021 par Verso Books (en anglais).
L’arpentage est une méthode de lecture collective, issue de la culture ouvrière, qui permet de créer une culture commune autour d’un sujet en articulant théorie, pratique et approche sensible. Aucun prérequis n’est nécessaire pour participer, nous découvrirons ensemble le corpus de textes en nous en partageant la lecture le jour même.
« Legacy Russell ouvre Glitch Feminism, une collection d’essais mi-manifeste mi-critique d’art, en nous ramenant à son adolescence à New York. À douze ans, elle se baptise avec le nom d’utilisateur en ligne “LuvPunk12” – une rencontre cyborgique de mondes : une réalité “loin du clavier” (ou en anglais away from keyboard – AFK) et une réalité numérique en ligne. En lisant l’histoire personnelle de Russell en tant que femme noire queer expérimentant son autonomie, nous sommes renvoyés à nos propres premières incursions sur Internet, des premiers noms d’utilisateur aux plateformes de messagerie directe – tous existant aux côtés de nos noms et relations AFK. Glitch Feminism perpétue l’héritage du cyberféminisme et du féminisme cyborg en évoquant des questions sur la façon dont les complexités de l’incarnation, si étroitement liées aux expériences de genre, d’homosexualité et de racialisation, s’étendent aux domaines numériques. Comment le glitch, qui symbolise le refus, peut-il être retravaillé comme quelque chose une matière à penser dans nos visions utopiques féministes, queer et antiracistes et nos mobilisations collectives ? Qu’est-ce que cela signifie d’incarner le glitch et d’incarner le dysfonctionnement ? »
Extrait traduit de la critique de Pauline Nguyen publié sur <[removed];
Lydia Amarouche est diplômée de l’ENS et de l’EHESS en Sociologie, Anthropologie et Histoire. Elle explore dans sa pratique pluridisciplinaire des documents d’archives pour composer des formes d’enquêtes sonores, visuelles, éditoriales, exposées ou performées. Intéressée par les processus de recherche collective, elle initie Corpus, un cycle de lectures collectives itinérant dans plusieurs lieux (dont Les Laboratoires d’Aubervilliers en région parisienne, ou le Théâtre de l’Usine à Genève) consacrées à des références traitant de problématiques coloniales et/ou féministes. En 2020, elle fonde Shed publishing, une maison d’édition indépendante basée entre Paris et Marseille.